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Commune de Merey-Sous-Montrond (25660)

  Chemin de Fontain

CREATION DU CHEMIN DE FONTAIN AU MILIEU DU XIXème siècle

En 1848, la grande voie de communication de Besançon à Pontarlier qui passait par Cery, Merey sous Montrond pour se diriger vers Ornans, par Villers sous Montrond, fut déclassée à la suite de l’ouverture d’une nouvelle route par le trou au Loup et Tarcenay.

Jusqu’à cette date Merey se trouvait idéalement placé sur un axe des plus importants de la région. Deux relais de poste étaient installés sur la commune, à Cery et au village.

A partir de 1848, le village se trouva isolé, les communications avec Ornans et surtout Besançon se faisaient dans des conditions difficiles. De nouvelles voies devaient être ouvertes soit pour rejoindre la nouvelle route d’Ornans soit pour tirer au plus court sur Besançon.

Le commerce avec la grande ville était indispensable aussi le conseil municipal décida de créer en priorité une nouvelle route qui utiliserait l’ancien chemin du Bois, et les chemins de « défruit » existants pour atteindre Fontain et Besançon par la Chapelle des Buis.

Le tracé de ce que devait être plus tard la départementale 111, route de Fontain actuelle, était en partie visible sur le plan cadastral de Napoléon, établi en 1813.

Depuis le village on empruntait le chemin du bois dit « des Morenchaux » qui prenait au coin de la maison Schneiter actuelle jusqu’au sentier karstique. La traversée du Grand

Bois se faisait par une grande « sommière » qui délimitait les cantons de la forêt. Depuis la sortie du bois, jusqu’en limite de Fontain, il existait un chemin de défruit, plus ou moins marqué, qui permettait d’exploiter les 25 hectares de terres appartenant à l’avocat Teste d’Ornans.

Pour la construction de cette nouvelle route, le conseil municipal du faire face à de nombreux problèmes, que ce soit pour trouver les fonds nécessaires ou négocier avec les propriétaires des terrains traversés.

L’an 1850, le 11 décembre, le maire donne lecture d’un titre d’abandon, d’un terrain par Madame Teste dans ses propriétés dont voici les termes : Je soussignée Jeanne Baptiste Charlotte de Sagey, veuve de Monsieur l’avocat Teste, rentière, domiciliée à Ornans, déclare par le présent faire cession gratuite à la commune de Merey du terrain nécessaire à prendre dans mon pré de Chasson, contenant environ 25 et situé sur le territoire de la commune pour l’établissement d’un chemin vicinal conduisant de Merey à Besançon mais néanmoins aux conditions suivantes:

 
• Ce nouveau chemin aura une largeur de 5 mètres (il n’y en a que deux aujourd’hui) et sera établi autant que possible sur les tracés de celui existant actuellement.

Dans le cas ou il y aurait nécessité de sortir de la voie actuelle, la partie abandonnée sera défoncée et rendue à l’agriculture soit en état de labour, soit en nature de pré et tous les frais en résultant seront à la charge de la commune de Merey.

• Ce chemin devra toujours être entretenu en bon état de mobilité afin que jamais et dans quelque saison que ce soit, il ne se fabrique de faux chemins ou sentiers. En cas de contravention à cet article la commune de Merey sera passible de dommages et intérêts envers moi et mes fermiers.

• Dans le cas ou par l’exécution de ce chemin il serait porté un préjudice aux récoltes à venir dans cette propriété, l’indemnité qui pourrait être réclamée par mes fermiers leur sera payée par la commune de Merey, sans qu’en aucune manière je puisse être inquiétée à ce sujet.

• A la diligence du maire de Merey, ma propriété sera dégrevée de l’impôt foncier pour toutes les parties occupées par ce nouveau chemin.

• La présente cession sera soumise au conseil municipal de la commune de Merey qui prendra à ce sujet une délibération pour être envoyée à l’approbation de l’autorité supérieure et lorsque ces formalités auront été remplies, il me sera remis sans frais par le maire de la commune une expédition du présent acte et de la délibération à intervenir.

Fait à Ornans le 10 décembre 1850

Le conseil considérant que l’abandon du terrain est d’une grande utilité vote à l’unanimité l’acceptation du terrain et les clauses et conditions portées dans l’acte.

Les travaux sont suivis par les agents voyers, dont les honoraires sont à la charge de la commune, un crédit de 39 francs 10 centimes est voté en 1850 et 38 francs 75 en février 1852.

La construction de la route s’est effectuée en plusieurs tranches et l’ensemble des travaux a été confié à l’entrepreneur Marchon, et dès le 1 avril 1851, le conseil règle la somme de 250 francs au sieur Marchon, sur les fonds libres de la commune, car le budget de 1850 est clos.

Le 15 juillet 1851, le maire donne lecture au conseil d’une lettre du préfet autorisant la commune à terminer le chemin vicinal dit des Morenchots sur une longueur de 600 mètres et la soumission faite par le sieur Marchon au prix de 2 francs le mètre et de payer 400 francs sitôt l’ouvrage terminé et réceptionné par l’agent voyer, et le solde de 800 francs, le 15 mars prochain.

La commune est autorisée à vendre le bois qui se trouve sur la tranchée ouverte pour la création du nouveau chemin vicinal au lieu dit « les Morenchots ».
 L’an 1851, le 26 août, le maire dépose sur le bureau du préfet le projet de construction du chemin vicinal dit les Morenchots, tirant sur le territoire de Fontain sur un longueur de 626 mètres à 2 francs par mètre, il semble que ce soit la dernière tranche des travaux.

Le 30 août 1851 il est alloué par le maire, 33 francs 75 pour dépenses faites pour les ouvriers du chemin des Morenchots.

Le 17 octobre 1851, le conseil municipal lève la caution de 80 francs versée par le sieur Marchon. La commune lui étant par ailleurs redevable de 800francs qu’elle ne pourra pas régler avant 1852.

Le 1 juin 1853, le conseil municipal se plaint auprès du préfet de ce que les agents voyers ont fixé à 1/50 la cote de la commune alors qu’elle se trouve sans ressources et ne prévoit pas en avoir avant 4 ou 5 ans, le quart en réserve le plus âgé n’est que de 23 ans et que de plus la commune après avoir été privée de l’ancienne route, a du faire des sacrifices au dessus de ses moyens pour ouvrir un chemin vicinal sur Besançon par la forêt de Fontain Oratoire St Sébastien, route de Fontain.

Les travaux se sont déroulés dans les délais et, en cette fin d’année 1853, les habitants de Merey disposent d’un nouveau chemin pour se rendre à Besançon.

Claude Coulet